TOUCHE PAS À MON CORAIL !

TOUCHE PAS À MON CORAIL !

Nous avons tous un jour ou l’autre ramassé un coquillage, prélevé quelques petits morceaux de corail sur la plage. Peut-être sans le savoir, nous commettions une infraction prévue auparavant dans le code de l’Environnement national et aujourd’hui dans la Réglementation de l’exercice de la pêche côtière dans les eaux de Saint-Barthélemy.

Entendons-nous : ce n’est pas un drame si on ne prélève qu’un morceau ou deux de corail cerveau ou même une gorgone échouée sur le bord de la plage. Par contre, cela s’avère très différent quand ce ramassage se fait dans un but commercial en prélevant des quantités importantes, comme ce fut le cas la semaine passée à Grand Fond.

Lundi 22 mai 2017, alors que nous circulions sur la route longeant le bord de mer, nous avons surpris cinq employés d’une société de construction en train de prélever du corail mort sur la plage et de le charger ensuite dans la benne d’un camion, comme le montre notre photo. Ce corail était destiné à un chantier de construction.

Nous avons alerté l’Agence territoriale de l’environnement ainsi que la police territoriale qui a procédé aux premières constatations avant de transmettre le dossier à la gendarmerie.

 

PROTÉGER NOS PLAGES

Interdire la pêche du corail vivant en mer ou mort sur la plage ne vise pas à restreindre une quelconque liberté, mais constitue une mesure de protection des fonds sous-marins et de nos plages.

Les coraux vivant jouent un rôle crucial dans l’équilibre des biotopes marins comme le révèle le site www.sur-la-plage.com: « Les récifs coralliens servent d’abris écologiques à plusieurs espèces. Ils fournissent protection et nourriture à divers animaux, sans compter qu’ils servent également de nurserie à d’innombrables espèces de poissons. On estime ainsi que 25% de la vie sous-marine réside dans les récifs du monde ». Les récifs en bonne santé aident également à réduire l’énergie contenue dans les vagues et diminuent ainsi l’érosion des plages.

Mais ce que l’on sait moins, c’est que le corail mort, échoué sur nos plages, joue également un rôle essentiel dans la constitution et le maintien de notre littoral. C’est en effet lui qui est à l’origine des magnifiques plages que nous aimons tant. Qu’elles soient de sable blanc ou blond, elles ont en effet souvent pour origine des coraux morts, érodés par les eaux, ou grignotés par des bancs de poissons-perroquets qui en sont friands. A Grand Fond, battu par les eaux de l’Atlantique, l’échouage de corail mort a formé une plage brise vague qui protège les terres en arrière.

Si vous enlevez le corail ou les coquillages sur la plage, vous augmentez l’érosion de la plage, qui finira par disparaître complètement. Même morts, les coraux continuent à servir un rôle crucial pour nos plages.

Alors, Touche Pas A Mon Corail !