JOURNAL DE ST BARTH : Grand Cul de Sac «Inertie des pouvoirs publics»

JOURNAL DE ST BARTH : Grand Cul de Sac «Inertie des pouvoirs publics»

Journal de St Barth, N° 933  22 juin 2011

Grand Cul de Sac: «Inertie des pouvoirs publics» selon Saint Barth essential

Après les outrages infligés au quartier de Saline, l’association Saint Barth Essentiel dénonce la poursuite de la défiguration du quartier de Grand Cul de Sac, de son étang et de son lagon, pointant en cela la responsabilité des pouvoirs publics qui ont fait preuve «d’inertie dans un dossier qui demandait une réponse musclée».

Selon la présidente de l’association Hélène Bernier qui était déjà intervenue sur le sujet il y a un an, quasiment jour pour jour, «rien n’a été fait pour arrêter le massacre!». Elle estime au contraire que les problème se sont aggravés: «l’eau qui stagne depuis plusieurs années dans le futur ou exparking souterrain du Niilaaia est certes aujourd’hui pompée comme en atteste les photos, mais elle est aussitôt reversée directement dans le canal reliant l’étang à la mer ! Je vous laisse imaginer les conséquences de ce rejet dans le lagon!».
Idem, le remblaiement de l’étang de Grand Cul de Sac que l’association avait dénoncé l’an passé n’a pas cessé : «malgré les mises en demeure, l’entreprise n’a pas stoppé de remblayer l’étang avec du matériel issus de l’activité de concassage pour laquelle nous pensons qu’elle n’a pas d’autorisation. Résultat : alors que la mangrove de Grand Cul de Sac abrite les derniers spécimens de certaines espèces indigènes, comme en atteste l’inventaire que nous en sommes en train de réaliser, l’environnement dans lequel ils se développent est en train de disparaître», reprend encore Hélène Bernier qui déplore la disparition progressive des étangs: «il y a encore 40 ans, il y avait onze étangs à St Barth : un à Grand Fond, un à Petit cul de sac, un à Grand Cul de Sac, un à Marigot, un à Flamand, un à Saline, un à Gustavia, un à Toiny et trois à St Jean. Comblés au fil du temps pour répondre aux besoins de développement de l’île, on n’en compte plus que cinq aujourd’hui: Grand Cul de Sac, Petit Cul de Sac, Toiny, Saline et Saint Jean. Leur rareté et le rôle essentiel qu’ils jouent tant dans la protection du littoral que dans la préservation de la faune aquatique devrait inciter à tout mettre en œuvre pour préserver leur intégrité. Or que constate t’on? La plupart des accès à la mer ont été comblés ou sensiblement réduits, avec comme conséquence une eau insuffisamment oxygénée, entrainant la disparition de la faune et de la flore qu’abritent les étangs… Quand on y déverse pas les trop pleins de fosse septiques comme cela a été le cas durant plusieurs mois dans l’étang de Saint Jean, déja bien fragilisé. Que font les autorités en charge ce faire cesser ça? Elles se limitent à sommer les contrevenants d’arrêter. A notre connaissance, il n’y aucune poursuite judiciaire en cours alors même que les délits sont avérés», reprend encore Hélène Bernier qui conclue l’entretien sur l’importance économique qu’il y a à préserver l’environnement : «il y a deux semaines, un spécialiste du tourisme insulaire invité par le comité du tourisme a rap- pelé à quel point la question environnementale était au coeur de la réflexion sur le développement des territoires insulaires. Cet expert apolitique, docteur en géographie et maître de conférences à l’UAG a expliqué que «pour maintenir la qualité de vie et l’attractivité de la destination, il était «indispensable de protéger la nature, sur terre et sur mer dans le cadre de struc- tures établies». Nous avons une réserve marine, mais toujours rien pour protéger l’environnement terrestre, alors que les pressions se font de plus en plus importantes ».

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